Biodisponibilité des antioxydants et supplémentation

On ne cesse de répéter que les gens qui mangent d'importantes quantités de fruits et des légumes sont moins à risques en ce qui concerne les maladies cardiovasculaires, certains cancéreuses et cataractes.
Les fruits et les légumes sont riches en antioxydants, cependant leur biodisponibilité peut varier considérablement.

La répartition dans l'aliment
Une pomme épluchée a perdu 25 % de son contenu en acide phénolique et 30 % de ses flavonoides par rapport à une pomme non épluchée.

De même, les noix entières contiennent 740 mg par 100 g d'acide ellagique tandis que les noix blanchies n'en contiennent seulement 14 mg par 100 g.

Les antioxydants ne se répartissent pas également dans tout l'aliment. Il semblerait que la peau en soit toujours plus riche.

Biodisponibilité
Ce n'est pas parce qu'un aliment est riche en un type de phytonutriment que nous en bénéficierons.

Lors d'une étude, il a été observé que le brocoli et les pois ont engendré une plus grande réponse plasmatique en bêta carotène que les feuilles d'épinard coupées alors que ce dernier contient 10 fois plus de bêta carotène que les deux premiers légumes.
(Karin H. van het Hof et al. J. Nutr. 130:503-506, 2000).

Dans le même article nous apprenons que l'absorption de la lutéine d'un mélange de légumes est plus importante que celle des épinards (respectivement 67 % et 45 %). La biodisponibilité de la lutéine semble être plus basse pour les légumes à feuilles vertes que pour d'autres légumes.

La biodisponibilité du bêta carotène et du lycopène est augmentée par homogénéisation (jus, sauce) et traitement thermique.

Selon une autre étude, 100 grammes de pomme fraîche non épluchée (deux-tiers d'une pomme moyenne) fournissent l'activité antioxydante de 1,500 milligrammes de vitamine C.
(Nature 405:903)

La biodisponibilté des phytonutriments dépend du type de phytonutriments, de la quantité, des interactions avec d'autres substances nutritives, de la matrice...

La supplémentation
Est-ce qu'un phytonutriment isolé fournit la même activité anitoxydante que ceux apportés par l'alimentation ?

Bien que de nombreuses études soient faites sur ces phytonutriments, nous n'avons toujours pas assez d'informations sur eux.

Ce que l'on sait c'est qu'ils travaillent en synergie et il semble qu'il est meilleur de les consommer à partir d'aliments que sous formes de pilules.

Juste un exemple ; une étude qui s'est déroulée sur 8 années a montré qu'un supplément en bêta carotène avait augmenté de 20 % le risque de développer un cancer du poumon comparé à ceux qui n'avaient pas consommé de suppléments.


Réalisé par Laurence LIVERNAIS-SAETTEL, diététicienne diplômée d'état
© Copyright L. Livernais-Saettel 2002
Site hébergé par MaVille-Online.